Description
» La reine Mathilde » commence en janvier 1068, il y a moins d’un mois que Guillaume Ier, roi d’Angleterre, est de nouveau sur le sol anglais, après son séjour en Normandie, que déjà la révolte gronde. Exeter à l’ouest du royaume, Exeter, où s’est réfugiée Gytha Godwin, la mère du roi Harold, entre en rébellion.
La cité ne résistera pas longtemps. Après la capitulation d’Exeter, le duc-roi décide de pérenniser sa présence militaire encore plus à l’ouest. Robert de Penthièvre et Robert de Mortain investissent le territoire de Cornwall, pendant que lui-même pacifie le Devon.
En février, des révoltes sporadiques éclatent dans le Gloucestershire. Guillaume Fitz-Osbern rejoint le souverain pour étouffer dans l’œuf l’insurrection. Ces révoltes n’ont pas de véritable chef, aussi, les Gallois ne bougent pas, pensant que la véritable révolte partira de York en Northumbrie.
Après les fêtes pascales, tout s’accélère, la future reine Mathilde, duchesse de Normandie, débarque en Angleterre.
Quelques jours auparavant, à York, l’archevêque n’a pu apaiser les Northumbriens, Guillaume apprend également qu’Edgar l’aetheling, le seul héritier légitime pour les anglo-saxons comme pour les anglo-danois, s’est réfugié en Écosse, à la cour du roi Malcolm.
Le 11 Mai, l’évêque Ealdred, archevêque d’York, sacre la reine Mathilde, Reine d’Angleterre, à Westminster.
Guillaume le Bâtard n’a pas conquis l’Angleterre à Hastings. La bataille difficile mais victorieuse du 14 octobre 1066 lui permit certes d’écarter Harold Godwineson, son principal compétiteur, et lui ouvrit la route de Londres, où il fut couronné à Noël de la même année.
Mais il fallut encore plusieurs longues années de combats, d’affrontements souvent brutaux et toujours sans concessions, pour pacifi er son nouveau royaume et le soumettre à sa domination.
Ce volume des aventures d’Arnauld de Bichecourt montre bien que la conquête normande ne s’est pas faite en un jour et fut un processus lent et diffi cile. La politique de conciliation d’abord tentée par Guillaume à l’égard des élites anglo-saxonnes s’avéra rapidement une impasse.
Si certains grands du royaume se rallièrent sans états d’âme et restèrent fidèles à leur nouveau souverain (ce fut le cas de l’archevêque d’York Ealdred), plusieurs refusèrent de lui prêter hommage (la mère d’Harold, Gytha, fut l’une d’entre eux), et beaucoup d’autres revinrent sur leur soumission, allumant de nombreux foyers de révolte dans l’Ouest et dans le Nord, qu’il fallut réduire par de nouvelles campagnes militaires.
[…] Une belle réussite donc que ce volume, qui sait allier un dessin évocateur, inscrit dans des marges inspirées de l’art insulaire du haut Moyen Âge, à une reconstitution précise, fidèle aux travaux iconographiques et archéologiques les plus récents, de l’Angleterre au temps du Conquérant.
Alban GAUTIER,
maître de conférence en histoire du Moyen Âge,
Université du Littoral Côte d’Opale (Boulogne-sur-Mer).
